Page:Guyot Desfontaines - La Voltairomanie.djvu/39

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conclut ſon Mémoire par lui demander ſon amitié. Il eſt vrai que M. Dacier, dans ſon premier Factum, dit poliment à M. de Lamoignon, arbitre de la querelle Littéraire : les dépens que je demande c’eſt l’amitié de M. de Sévigné. Mais ſe voyant enſuite vivement pouſſé par ſon adverſaire, il change bien de ton. Eſt-ce à M. de Sévigné, dit il, de regler l’uſage des mots latins, & ne doit-il pas plutôt s’y ſoumettre ? Pour me ſervir des termes de la Réplique de M. de Sévigné, ce début eſt-il bien gracieux ? A la pag. 77. après avoir remarqué (avec Platon) « qu’il eſt certaines gens, qui n’ayant pas la force de concevoir les choſes générales & abſtraites, ſont obligés de repoſer toujours leur imagination ſur ce qui eſt matériel & palpable, il ajoute, que ces gens-là, ſelon Platon, ne vivent qu’en ſonge, car ils prennent l’ombre pour le corps : au lieu que ceux qui connoiſſent la beauté, la ſageſſe & la juſtice, & les choſes particulieres qui y participent, en ont des idées ſi diſtinctes, qu’ils ne prennent jamais celles-ci pour celle-là, ni celle-là pour celle-ci, la copie pour l’original, ni l’original pour la copie ; ceux-là vivent véritablement. Je ſuis faché que la vie de M. de S. ſelon Platon, ne ſoit qu’un ſonge ;