Page:Gwennou - Santez Trifina.djvu/200

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TREIZIEME SCENE

Tréphine, seule

Je ne sais que penser de cet homme !
Comment s’appelle-t-il ? Et pourquoi de cette manière
Ditîil ·qu’il viendra m’aider dans mes peines
Puis- ]e avoir confiance en ses paroles ?
Le marin, quand il voit ouverts les abîmes,
Pour lutter contre le temps rude et furieux
Ne méprise ni barque, ni mat, ni planche".
A ce matelot ne suis-je pas semblable ?
Aussi malheureuse que je suis, je voudrais mourir.

Elle tombe à genoux

O Dieu, mon créateur, vous si aimable
Envers la bête sauvage et si charitable
Envers chacune de vos créatures
Détournez de moi cette douleur !

Un Ange dans les coulisses

Nul homme, sans lutte, ne triomphe ! Luttez donc !

Tréphine

Dieu, bon,
Je lutterai, sans plaxnte, tant que vous le voudrez
Et je serai fortiiiee dans mes peines ’
En y cherchant le moyen de gagner le ciel !
Cependant je voudrais voir mon épouxn.
Pourquoi, o mon Dieu, s’est-il éloigne de moi ?
Je l’aimais cependant de toute la force de mon cœur
Et j’ai toujours été une épouse sage et sincère.,
Je ne le vois plus ! Pourquoi, mon Dieu ?

L’Ange

Le fils de Dieu, Trephine, pour vous gagner la gloire
De Betbleem jusqu’au mont du Calvaire
A souffert un tourment et un martyre
Cent mille fois plus épouvantable que le votre,
Et lui ne se plaignait pas !

Tréphine

Et moi, désormais,
Je ne me plaindrai plus, mon Dieu, si je le puis,
Du moins, brisez sous peu mes chaînes.

L’Ange

Restez en paix, ma fille, et par vos prières
Demandez assez de force pour aller |usqu’au bout !