l 29 É
CINQUIENIE SCENE
Ker-voui-a, seul
Malheureux que je suis ! Quelle triste destinee, M’a été sur la terre donnée a conduire t · Je suis jeune, riche, de digne convenance, Men désir est ma lei, et ma lei, mon gre... Dans la cour d’Irlande et dans la cour de Bretagne, Mon père et mon frère me tiennent en haut rang ;. Paysans ; gentilshommes plient la tête, respectueuyg, Quand ils me vo1ent passer sur mon cheval invincible, Mais nul ne me sourit, et nul pour moi Ne porte en sen cœur le moindre amour". Pourquoi ? De cela je suis la seule cause., Et, de m’avoir en haine tous ont raison ! << Qui n’aime personne, ne doit par personne être aimé » Voila la parole des anciens, et ils ont dit vrai... Mais en mon coeur, jamais sur terre Ne seleva l’ameur, pour père, mère, ni soeur., Je n’a1ma1 jamais que les honneurs, Et pour les conquérir, je commettrais des crimes, Les crimes les plus grands qu’un homme puisse imaginer ! Comment dompter, helas, un tel vice ? > · Je ne respecte iii Dieu, ni diable ici-bas, Et il est trop tard pour revenir maintenant au bon chemin Va done, Kervoura, va à la suite de ton mauvais Ange ! Maudit en ce monde et damne dans l’autre tt ! Tant pis pour moi pourvu que je mette une couronne Coute que coute, au jour, sur ma tête !. Malheur et malédiction qui se levera contre moi ’ Et qui essayera de me combattre, peu importe comment ! Pere et mère, frère et soeur, parents et amis, Sans regret et sans pitié, je vous écraserai, s’il le fau t il ’ (ll reste un instant songeur, inaichant doucement sur le théâtre. la J tête penchee.)} ’
Bien longtemps, je crois, tiane Gar—©r ial ? Pourvu que son coup ne soit pas mal tourne. ! Personne près de moi pour ecouter mes plaintes Je trouve long le temps Q ·
1 ’
