Page:Hémon - Maria Chapdelaine, 1916.djvu/257

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… une métamorphose auguste et qui marquait combien la
mort l’avait déjà élevée au-dessus d’eux.


Maria, assise près de la petite fenêtre, regarda quelque temps sans y penser le ciel, le sol blanc, la barre lointaine de la forêt, et tout à coup il lui sembla que cette question qu’elle s’était posée à elle-même venait de recevoir une réponse. Vivre ainsi, dans ce pays, comme sa mère avait vécu, et puis mourir et laisser derrière soi un homme chagriné et le souvenir des vertus essentielles de sa race, elle sentait qu’elle serait capable de cela. Elle s’en rendait compte sans aucune vanité et comme si la réponse était venue d’ailleurs. Oui, elle serait capable de cela ; et une sorte d’étonnement lui