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Page:HM BrackenridgeHist. guerre USA angleterre V1,1820.djvu/194

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le feu aux maisons qui leur servaient d’asile, et consumèrent ainsi les morts et les mourants dans un même bûcher !

De tels récits glacent d’horreur ; et, sans doute, après tant de marques de férocité, on ne s’étonnera pas de ce que les Anglais, au mépris de tout ce qui est tenu sacré parmi les hommes, refusèrent la sépulture à leurs tristes victimes. Lorsque, l’automne suivant, Proctor fut enfin chassé du théâtre de ses crimes, nous trouvâmes le terrain jonché des ossements de nos compatriotes ; ce furent des mains américaines qui rassemblèrent ces froides reliques, et qui leur rendirent les derniers devoirs.

Plusieurs faits particuliers viennent encore ajouter des teintes plus sombres à ce sanglant tableau. Qui ne plaindrait la fin tragique du capitaine Hart, proche parent de deux de nos premiers hommes d’état, H. Clay et J. Brown ? Ce jeune homme, plein de talents et de bravoure, s’était distingué pendant le combat, et avait été grièvement blessé au genou. Au moment où, il se rendit avec les autres prisonniers, il fut reconnu parle colonel Elliot, né citoyen des États-Unis, et qui alors servait les ennemis de sa patrie. Hart avait été le camarade de classe d’Elliot ; il est donc peu étonnant que