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XXXI


Oui, peut-être, peut-être est-ce là le remède
À ce mal inconnu qui m’étouffe et m’obsède,
Peut-être qu’un travail pénible et régulier,
Si je pouvais encore apprendre à m’y plier,
En fatiguant mon corps apaiserait mon âme.
Peut-être, mais, hélas ! ces biens que je réclame,
Ces rêves d’avenir, vains espoirs confondus,
Peut-on les ressaisir quand on les a perdus ?
Espoir menteur, mon cœur trop aisément t’accueille :
Comment rendre à la fleur pâmée, et qui s’effeuille
Aux brûlantes ardeurs d’un torride soleil,
La fraîcheur du bouton que l’aube à son réveil