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XXXIX


Ma chère, nous irons aux derniers soirs d’automne
Voir fleurir dans les bois la tardive anémone,
Les chrysanthèmes d’or émailler les jardins,
Et les grappes, déjà trop mûres des raisins
Et par les premiers froids légèrement ridées,
Pendre aux rameaux brunis des treilles dénudées ;
Nous irons, nous suivrons les détours du chemin
Où la première fois ma main pressa ta main ;
Nous verrons au penchant des collines prochaines
L’or des grands peupliers et la rouille des chênes,
Et tout nous parlera d’automne et de départ.