Page:Haag - Le Livre d’un inconnu, 1879.djvu/96

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Nous penserons, chère âme, à ces choses qui font
Plus tristes les baisers, mais l’amour plus profond.

Puis quand naîtront au ciel les premières étoiles,
Quand la brume, flottant en clairs et légers voiles,
Montera sur les prés humides des vallons,
Dans les premiers frissons du soir nous reviendrons
Par la majestueuse et déserte avenue
Qu’au printemps si souvent nous avons parcourue.
Les dernières lueurs du jour mourant aux cieux,
Descendant dans la paix profonde de ces lieux
À travers le feuillage éclairci des grands arbres,
Éclaireront alors de la pâleur des marbres
Ton grave et doux profil et tes beaux cheveux d’or ;
Et nos regards pensifs pourront noter encor,
Dans les fossés jaunis et dans l’angle des portes,
Le triste encombrement que font les feuilles mortes.