Page:Halévy et Busnach - Pomme d'Api.djvu/25

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CATHERINE.
La rosière
De Nanterre !
GUSTAVE.
La rosière couronnée,
Nous sommes allés tout droit,
Pour terminer la journée,
A la fête de l’endroit !
CATHERINE.
A la fête de l’endroit !
GUSTAVE.
A deux pas du chien savant,
Près de la femme géante,
Un photographe en plein vent,
Avait élevé sa tente.
CATHERINE.
Ca ne coûtait que vingt sous,
Tous deux nous nous regardâmes.
Et bras dessus, bras dessous,
Sous la tente nous entrâmes !
GUSTAVE.
Puis, revenant à Paris,
Tard, très-tard dans la soirée
Entre deux baisers, tiens, lis !
J’écrivis sous ta dictée :

(Catherine prend la photographie, et, très-émue, lit.)

CATHERINE.
« Sur cette photographie,
« Je signe et je ratifie
« L’engagement sacré d’un amour éternel !
« Fait à Paris, vingt septembre
« Minuit dix, dans notre chambre,
« Numéro trente-trois, boulevard Saint-Michel !… »

(Cessant de lire.)

Et je vois, l’un près de l’autre,
Nos deux noms, le mien, le vôtre,
Emmêlés, confondus, venant s’entortiller,
Au bout de cinq ou six phrases
Pleines d’ivresses, d’extases,
De serments de mourir avant que d’oublier !