Page:Hannon - Au pays de Manneken-pis, 1888.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Par essaims jaseurs les baisers
Inapaisés
S’envolent vers ses chairs ravies,
Tièdes d’envies.

Elle est exquise de beautés
Et de bontés ;
Mais à travers le haut bas soufre
Brillent — j’en souffre ! —

Aux yeux tristement éblouis
Quelques louis…
Pourquoi m’apparaître vénale,
L’originale ?

Pourquoi faut-il que l’affligeant
Et bête argent
Au bout de ta sûre caresse
Nous apparaisse ?

Je ne cherche point ton amour
Ni ton humour ;
Cesse d’alanguir ton échine,
Belle machine.

Laisse-moi donc ! je ne veux pas
De tes appas
Ni de ta bouche trop savante,
Et qui s’en vante !

Sans poivre éclate mon menu :
Je suis venu
Pour voir tes payeurs de champagnes
Et tes compagnes,

Pour vos rires, pour vos refrains
Gais et sans freins ;
Je suis venu pour voir du rouge,
Aimable gouge.

Du vert, du bleu, du cramoisi,
Du jaune aussi !
Et pour humer les aromates
De vos peaux mates,