Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/148

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que pour quatre jours, il est d’usage chez les Indiens que ses amis le reçoivent en poussant de grands cris de joie. Quelques instants après, un Indien entra dans ma cabane et me dit : « Le frère de ton maître est arrivé : il annonce que tous les siens sont malades. » Je me réjouis alors en pensant que Dieu voulait peut-être faire quelque chose en ma faveur. Le frère de mon maître vint bientôt, s’assit auprès de moi et se mit à se lamenter, en disant que son frère, sa mère, ses neveux étaient tous tombés malades, et que son frère l’avait envoyé vers moi, pour me prier d’obtenir de mon Dieu qu’il leur rendît la santé. « Car, dit-il, mon frère croit que ton Dieu est en colère contre lui. » — « Oui, lui répondis-je, mon Dieu est irrité parce qu’il veut me dévorer, et parce qu’il a été pour cela à Mambukabe, et qu’il dit que je suis Portugais quand je ne le suis pas. Va dire à ton frère qu’il revienne ici, et je tâcherai d’obtenir de mon Dieu qu’il lui rende la santé. » Il me répliqua qu’il était trop