Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/18

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je passai de là à Lisbonne, qui en est éloigné de cinq milles. L’hôte de l’auberge où j’allai loger était un Allemand, qui se nommait Leuhr le jeune. Après être resté quelque temps chez lui, je lui racontai que j’avais quitté ma patrie avec le désir de me rendre aux Indes ; mais il me répondit que j’avais trop tardé, les vaisseaux du roi étant déjà partis. Je le suppliai alors, en lui promettant de lui en être reconnaissant, de chercher à me procurer un autre passage, lui qui savait la langue du pays.

Il me fit recevoir, en qualité de soldat arquebusier, à bord du vaisseau d’un certain capitaine Pintiado, qui allait faire le commerce au Brésil. Pintiado était autorisé à attaquer les vaisseaux qui trafiquaient avec les Maures de Barbarie, et tous les bâtiments français qu’il trouverait faisant le commerce avec les sauvages du Brésil. On l’avait aussi chargé d’y conduire des condamnés auxquels on avait accordé la vie pour peupler ce nouveau pays.