Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/218

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les priai de m’y mener, et je leur dis que peut-être mon frère y serait. Ils y consentirent ; néanmoins ils me gardèrent encore quelques jours.

Cependant le capitaine français, ayant appris que j’étais dans le village, y envoya deux de ses hommes, accompagnés de quelques chefs avec lesquels il était allié. Ils entrèrent dans la cabane d’un chef, nommé Sowarasu, près de laquelle je me trouvais. Les sauvages vinrent bientôt m’annoncer leur arrivée. Je courus au-devant d’eux, plein de joie, et je les saluai dans la langue des sauvages. Quand ils me virent si misérable, ils eurent pitié de moi et me revêtirent de leurs habits. Je leur demandai pourquoi ils étaient venus, ils me répondirent que c’était à cause de moi, et qu’on leur avait ordonné d’employer tous les moyens possibles pour me conduire à bord. Cette nouvelle remplit mon cœur de joie ; et je dis à l’un des deux, qui se nommait Pérot, et qui parlait la langue des sauvages, de se faire