Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/221

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et à dire qu’ils voulaient que je partisse avec eux. Le capitaine feignit de chercher à les persuader, mais ils persistèrent à vouloir m’emmener, disant que notre vieux père désirait me voir avant de mourir. Le capitaine fit dire alors au chef, par l’interprète, qu’il était, à la vérité, le chef du vaisseau, et qu’il voulait me renvoyer à terre ; mais que, puisque mes frères s’y opposaient, il ne pouvait m’y forcer, puisqu’il n’était qu’un seul homme contre tous. Toute cette scène se jouait, parce qu’ils voulaient se séparer amicalement des sauvages. Je dis aussi à mon maître, que je ne demandais pas mieux que de m’en aller avec lui, mais qu’il voyait bien que mes frères ne voulaient pas me laisser partir. Il commença alors à pleurer, en disant que, puisque je voulais partir, je devais lui promettre de revenir par le premier vaisseau ; car il m’avait regardé comme son fils, et il avait été très-irrité contre ceux de Uwattibi, qui avaient voulu me dévorer.