Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/46

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avions couru de grands dangers. Quand nous approchâmes de la terre, nous ne découvrîmes ni le port, ni les signes de reconnaissance que le pilote en chef nous avait indiqués. N’osant pas entrer dans un port inconnu, nous nous mîmes à louvoyer devant la côte, et nous craignions à chaque instant de voir notre vaisseau se briser contre les rochers. Nous primes des tonneaux vides que nous liâmes ensemble, après y avoir mis de la poudre et les avoir soigneusement bouchés, et nous attachâmes nos armes dessus, afin qu’en cas de naufrage, si quelques-uns d’entre nous parvenaient à gagner la terre, ils ne se trouvassent pas sans armes ; car les vagues auraient poussé ces tonneaux vers la côte. Nous essayâmes en vain de gouverner pour nous éloigner du rivage, mais le vent nous poussait avec force sur des écueils qui ne sont qu’à quatre brasses sous l’eau. Nous nous voyions tous sur le point de périr, et nous approchions déjà des roches, quand