Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/95

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gneur, ayez pitié de mon âme ! » qu’ils me renversèrent et me frappèrent de leurs armes. Heureusement, grâce à Dieu, ils ne me blessèrent qu’à la jambe et m’arrachèrent mes habits. L’un s’empara de ma cravate, le second de mon chapeau, le troisième de ma chemise, et ainsi de suite. Ils me tiraillèrent de tous côtés, chacun prétendant qu’il avait été le premier à s’emparer de moi, et ils me battirent avec leurs arcs. Enfin, deux d’entre eux me levèrent de terre, nu comme ils m’avaient mis : l’un me saisit par un bras, l’autre par l’autre ; quelques-uns me prirent par la tête, d’autres par les jambes, et ils se mirent ainsi à courir vers la mer, où ils avaient leur canot. Quand nous approchâmes du rivage, je vis, à la distance d’un ou deux jets de pierre, leur canot qu’ils avaient tiré sur la rive, derrière un buisson, et un grand nombre des leurs qui les attendaient. Dès qu’ils me virent arriver ainsi porté, ils coururent au-devant de moi. Ils étaient ornés de plumes, selon