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Page:Hardy - Jude l’Obscur.djvu/25

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lion. Quatre et six sous la boite, avec autorisation spéciale du gouvernement.

— Pourriez-vous m’apporter les grammaires si je vous promettais de dire cela un peu partout ?

— Je vous vendrais les miennes avec plaisir, celles que j’avais quand j’étais étudiant.

— Oh ! merci, dit Jude avec reconnaissance, et tout haletant, car il suivait avec peine le charlatan au petit trot.

— Je crois que vous feriez mieux de rester en arrière, jeune homme. Voici ce que je ferai : je vous apporterai les grammaires et je vous donnerai une première leçon si, dans chaque maison du village, vous vous souvenez de recommander l’onguent d’or du docteur Vilbert, ses gouttes de vie, et ses pilules pour les dames.

— Où serez-vous avec les grammaires ?

— Je passerai ici d’aujourd’hui en quinze, à sept heures vingt-cinq minutes. Mes mouvements sont réglés comme ceux des planètes dans leur cours.

— Je vous rencontrerai ici, dit Jude.

— Avec des commandes de médicaments ?

— Oui, docteur.

Jude resta en arrière, attendit un instant pour reprendre haleine et retourna à la maison avec la conscience d’avoir fait un grand pas vers Christminster. Il tint consciencieusement sa promesse, et, quinze jours plus tard, il était immobile sur le plateau, attendant Vilbert au même endroit où il l’avait rencontré.

Mais à sa grande surprise, le CHARLATAN RA parut pas le reconnaître. Jude, pensant que c’était