Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

n’a pas cette force d’engendrer qu’ont les bons bourgeois de valeur moyenne.

« Donc, le grand homme d’œuvre n’a fait que des incomplets, des médiocres, des amollis ou des jouisseurs. Forcément, des mercenaires à gages succèdent au disparu. L’ère du capitalisme commence et la guerre s’engage.

« Le salarié, privé des sympathies du patron, cherche ailleurs une protection dont il a besoin. Il se livre au premier bourreur de crâne qui va l’endoctriner.

« Instruit par les faits navrants qui ont marqué toutes les crises sociales, j’ai résolu d’être patron tout à fait ; c’est-à-dire, chef et travailleur. Mes employés… non… mes collaborateurs sentent ma présence. Je leur parle, je les encourage ou les réprimande. Ils m’aiment parce qu’ils me voient à l’œuvre et qu’ils connaissent la nécessité de mon intervention aux heures critiques.

« Restait un problème à résoudre : la juste répartition des salaires en rapport avec les mérites d’un chacun. Question complexe et cauchemar des économistes.

« Le socialisme ! Quelle lubie ! La nature s’est chargée de régler son cas en prodiguant partout des inégalités. Traiter tout le monde de la même façon ! Autant vaudrait mettre