Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/131

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ge sale en famille ». Il y a aussi des profits plus directs. Dès la première année, le prix de revient de la main-d’œuvre fut abaissé de vingt-cinq pour cent. Nos ouvriers travaillèrent avec plus de constance et d’économie. Déjà ils avaient la prévoyance du patron : ils ne gaspillaient rien parce qu’ils étaient intéressés à produire des profits dont dépendaient leurs dividendes. Que de bons ouvriers nous ont valu nos actions de travail ! Lors de la dernière répartition, l’un d’eux, recevant un chèque de cinq cents dollars, s’écriait : « J’y pense depuis six mois, à ce petit bout de papier. Il m’a donné du cœur, allez ! » Il avait le sourire d’un homme tout à coup bombardé millionnaire. Il était content de lui et content de nous. Pouvait-il manquer à son devoir ? »

Marcel et Félix revenaient vers la maison. La tranquillité étoilée de la nuit les enveloppait d’une draperie de méditations. Les érables, qui bruissaient doucement, avaient des soupirs doux qui faisaient songer à la respiration de tous les sommeils peuplant, à cette heure des planètes, les foyers valmontais. Çà et là, une lumière brillait encore, et, par une fenêtre à rideaux clairs, on aperçut un profil de femme penchée sur un livre. Une autre