Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/146

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risse !… Mais la tradition est faite de luttes et d’espoirs actifs. Nos pères ont lutté avec les armes de leur temps ; nous voulons lutter avec les armes du nôtre. Ils ont cru qu’il suffisait d’engendrer pour vivre et faire vivre. Nous allons plus loin qu’eux : nous voulons la vie forte de tous les éléments nouveaux que nous apporte notre époque, et le nombre plus imposant par sa qualité que par sa quantité…

— Vous ne gagnez rien à vouloir tout chambarder. Nos institutions que vous voulez détruire…

— Que nous voulons améliorer, rectifia Marcel.

— Nos institutions que vous prétendez améliorer, dis-je, repassez leur histoire. Exister, pour une race, c’est avoir sa foi, sa langue, ses habitudes, ses amours, sur un sol bien à elle où elle bâtit ses foyers, ses églises et ses écoles. Inébranlables comme des dogmes, nos vieilles institutions nous ont permis d’exister en combattant l’effort de pénétration des éléments étrangers. Elles ont infusé à nos professionnels la culture latine, si catholique et si humaine, qui fait que nous tranchons comme une barre de lumière sur le fond sombre de la carte d’Amérique.

Depuis l’Union, quels ont été les hommes