Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/152

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vez eu qu’un mot à la bouche : Progrès ! Que vaut-il, votre progrès ? Quelques bimbeloteries et un tas de ferrailles de plus ou de moins, qu’est-ce que cela change à la condition d’une race ? Parce que vous avez remplacé la raison, l’idéal, la philosophie, par des formules mécaniques, vous vous arrogez le droit d’insulter nos institutions, notre culte, notre clergé ? Parce que vous vous êtes enrichis à vendre des machines, vous voudriez que nos prêtres deviennent vos agents et vos commis-voyageurs ?

— Ah ! Ça, cria le voisin de gauche de Brégent, allez-vous reprendre votre sang-froid, vieux cuistre ?

— Cuistre ? Vous avez dit cuistre ? Le gros homme se tourna vers son nouvel adversaire, qui n’était autre que Georges Dumaine, l’intendant des usines métallurgiques. D’ordinaire calme et poli, il était maintenant au bout de ses nerfs.

— Monsieur, continua Brégent, je ne permettrai pas qu’on me traite de façon aussi indigne.

— Et moi, je ne permettrai pas que vous ajoutiez un mot contre une œuvre dont vous vivez depuis huit ans. C’est à elle que vous devez votre santé florissante. Quand avez-vous eu un physique aussi prospère ?