Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/165

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tats suivants : socialistes radicaux : trente ; démocrates : vingt-six ; fermiers : vingt-cinq. C’était désastreux. Il fut toutefois heureux de rencontrer, parmi les démocrates élus, Félix Brunelle et Jean Boulanger. « Le prochain ministère, dit-il, aura du moins contre lui deux dogues qui monteront la garde de Valmont et qui se feront tuer plutôt que de laisser passer l’ennemi. »

Une lutte sauvage allait s’engager, car les nouveaux parvenus du pouvoir, soudoyés par l’argent des compétiteurs de Valmont, allaient presser les événements. Marcel devait recueillir toutes ses énergies et toutes ses capacités de tacticien pour déjouer la ruse et l’intrigue. La pensée de Germaine le hantait depuis le matin. Coucherait-il sa force de résistance dans le sein d’une femme ? Saboterait-on le monument de sa vie, sa gloire, pendant qu’il déposerait sa volonté chloroformée dans les mains de Cléopâtre ? Cette réflexion le dégrisa. Il vit la gravité des faits avec une lucidité parfaite, et il résolut de ne pas flancher. Il n’avait pas le droit de fredonner des romances au moment où il fallait rugir une marseillaise.

Claire entra dans son cabinet de travail. Il ne l’accueillit pas avec son sourire habituel.