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On saurait par là les assemblées de dévotion et les inventaires considérables.

En un mot, il y aurait peu de gens à qui ce recueil fût indifférent. Il procurerait l’avantage de pouvoir lire commodément, dans son cabinet, des choses dont on ne saurait jamais lire dans les rues qu’une très-petite partie.

Ce ne serait pourtant pas seulement une bonne chose pour les gens qui sont à Paris ; ce ne serait pas non plus une chose inutile aux provinces, ni peut-être aux pays étrangers : il y en a peu où l’on n’ait quelque curiosité de savoir ce qui se passe dans cette grande ville.

Enfin, si ces recueils passaient à la postérité, comme il y a lieu de le croire, ils conserveraient la mémoire de bien des choses dont elle serait bien aise d’être instruite. Elle y verrait le nom des professeurs, qu’elle ne trouvera pas toujours ailleurs. Elle saurait par les affiches des livres quels sujets auraient plus exercé les esprits dans un temps que dans un autre ; et par les affiches de la comédie quelles pièces de théâtre auraient été le plus fréquemment représentées, quelles de ces pièces auraient été plus longtemps du goût du public ; au lieu que nous avons eu bien de la peine à trouver jusqu’à quel temps les pièces d’Euripide et de Sophocle, de Plaute et de Térence, occupèrent le théâtre d’Athènes et de l’ancienne Rome.

Combien de choses de l’antiquité n’avons-nous pas tirées, depuis le renouvellement des lettres, de tant d’inscriptions, de tant de monuments et d’écrits bien moins considérables que le recueil qu’on propose ici.

L’on peut donc se flatter, comme on a déjà dit, que Paris, les provinces, les pays étrangers et la postérité même pourraient profiter de ce projet.

Dugone exprime ensuite l’espoir qu’il arrivera dans les pays étrangers à l’égard des Affiches ce qui y est arrivé à l’égard du Journal des Savants, dont l’idée a été si bien reçue par les étran-