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des choses plus importantes la continuation ou le changement de goûts et de mœurs, et donnerait lieu à des réflexions qui, pour n’être pas aussi utiles que les réflexions qu’on fait de temps en temps en Angleterre sur les listes qu’on publie à Londres, toutes les semaines, du nombre des gens qui meurent et des enfants qui naissent, ne laisseraient pas d’avoir leur bon.

On voit que le projet de Dugone différait sensiblement de ce qui avait été fait jusque-là et de ce qui fut fait depuis, et nous n’avons pas besoin d’insister sur l’importance qu’aurait eue un pareil recueil, s’il avait pu être continué jusqu’à nos jours. Quelles pages curieuses, en effet, quelles pages éloquentes, que les murs de Paris seulement[1] ! Malheureusement Dugone n’alla pas au-delà de neuf numéros ; du moins est-ce tout ce que contient le petit volume rarissime que j’ai eu entre les mains, et dont je devais la communication à mon ami Ch. Leblanc, le curieux auteur du Manuel de l’amateur d’estampes. Le 1er no avait été publié le 20 février, in-4o, en trois feuilles, à peu près comme la Gazette ; « mais nombre de gens de lettres et bien d’autres personnes intelligentes en fait de livres et d’imprimerie ont cru que le public s’accommoderait mieux d’avoir ces cahiers en forme de petits livres ou de brochures. Leur raison est que ce volume est

  1. Nous avons eu en 1848 les Murs de Paris, les Affiches républicaines et les Murailles révolutionnaires ; mais ces recueils n’enregistraient que les affiches politiques.