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comme l’abbé d’Olivet disait l’avoir remarqué, que l’auteur n’a ni amis ni ennemis ; sans partialité surtout ; où, par conséquent, aucune secte, aucune cabale, aucun parti, nulle espèce de liaison d’habitude ou de société, pas même quelque conformité dans la manière de penser, n’influent de quelque façon que ce soit ; ce qu’il est aisé de prouver par la retraite dans laquelle l’auteur a vécu de tout temps. »

Le premier numéro de chaque année commence par un avertissement ou discours préliminaire, où Querlon tantôt trace le tableau du mouvement intellectuel de l’année précédente, tantôt traite quelque question littéraire, et quelquefois donne des explications sur son recueil ; voici celui de 1759 :

Novita, Varieta, Prestezza : voilà depuis cinq années les caractères de notre feuille, et c’est par conséquent la devise que nous sommes en droit d’adopter. Si le public est accablé de tant d’écrits périodiques qui se multiplient tous les jours, le nôtre a du moins l’avantage de ne fatiguer ni l’attention, ni la bourse. C’est le moins cher de tous, le plus court, le plus tôt lu, le plus tôt oublié peut-être, et peut-être encore un de ceux qui demandent le plus de soin : car, pour entretenir un instant le public toutes les semaines, il faut s’y être préparé quelquefois pendant plusieurs jours, et l’on n’obtient pas sans travail cette précision rigoureuse, cette manière concise et serrée qu’exige la nature de notre feuille. Aucun de nos lecteurs n’ignore comment cette feuille est devenue peu à peu presque entièrement littéraire ; il est question de savoir si elle y a gagné ou perdu. Si nous nous réglons sur les témoignages qui nous viennent de temps en temps de la part de nos abonnés, tout nous autorise à penser qu’elle est actuellement sous la forme la plus propre à remplir notre but, qui est d’ins-