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M. l’abbé Brottier pense de même que moi, Monsieur, qu’il n’est pas possible que tout l’article enfermé entre crochets ici passe d’aucune manière. Réservez, si vous le voulez, toute cette suite pour le temps où M. l’abbé de Graves sera de retour. Pour moi, je ne me risquerai pas de l’imprimer. Faites-moi l’amitié de substituer un autre extrait, et croyez que j’ai autant d’égard, dans cette demande, pour votre tranquillité que pour la mienne.

Sur le même feuillet on lit cette nouvelle réplique de Querlon :

21 aoust 1773.

Je ne conçois point du tout encore comment M. Delatour et M. l’abbé Brottier ont vu cet article.

Je puis protester que je n’ay point eu en vue notre pitoyable administration. Le fisc est partout. Il y a plus d’impôts encore en Hollande et en Angleterre qu’en France ; je croyais m’être échappé seulement sur les monopoleurs, qui foisonnent et sont autorisés chez nous, parce que tout l’est devenu : j’ay rayé, sans hésiter cet article. Sur le reste, Linguet, dans sa réponse aux docteurs économistes, en dit vingt fois plus que moy, et dans les termes les moins ménagés. Je n’ai voulu donner qu’une vue générale des abus que la société fait de la nature au détriment du plus grand nombre, et cecy convient à tous les pays du monde. Je l’ai même dit expressément en parlant du fisc, qui partout a les mêmes procédés, et, n’ayant désigné aucun corps de finance, je croyais être à l’abri de toute répréhension.

Mais je défère également à l’autorité de M. Delatour et de M. l’abbé Brottier. Je n’ai que la chaleur du moment, et je sacrifierais trente feuilles à la tranquillité de tous ceux qui veulent la mienne. Je suis bien loin de tenir à de pareilles misères, etc., etc. Il est de toute vérité que je n’ay pas plus songé à notre gouvernemet qu’à celui du pape. C’est vous, Messieurs, qui en faites la satyre, et non moi.