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crut devoir s’associer dans ce pénible travail quelques savants de ses amis, gens de goût et de mérite, dont il sut faire choix. Guy Patin met de ce nombre l’abbé Bourzeis, Gomberville, Chapelain, dont l’érudition valait mieux que les vers, et qui est très-loué dans un des premiers journaux (25 février 1665), et quelques autres qu’il ne nomme pas. Fontenelle y ajoute l’abbé Gallois, qui logeait avec Sallo, et qui, « par la grande variété de son érudition, semblait né pour ce travail, qui de plus, ce qui n’est pas commun chez ceux qui savent tout, savait le français et l’écrivait bien. » Nous ignorons quelle part de collaboration ces savants apportèrent au journal ; mais ce qui est certain, c’est que Sallo conserva toujours la suprême direction de sa feuille et peut en être regardé comme l’unique rédacteur. Il s’en explique ainsi lui-même dans sa préface : « Comme plusieurs personnes contribuent à ce journal, il est très-difficile, voire même impossible, que le style en soit uniforme. Mais parce que cette inégalité, qui vient tant des choses que des génies qui les traitent, pourrait être désagréable, on a prié le sieur de Hédouville (Sallo) de prendre le soin d’ajuster les matériaux qui viennent de différentes mains, en telle sorte qu’ils puissent avoir quelque proportion et quelque régularité. Ainsi, sans rien changer au jugement d’un chacun, il se donnera seulement la liberté de changer quelquefois