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de zèle et de bonne volonté. Un avis de l’imprimeur au lecteur, placé en tête de l’année 1682, contient à cet égard une particularité qui mérite d’être signalée. Après avoir dit qu’il n’est plus nécessaire de parler de l’utilité du journal, qui est telle que l’on voit tous les jours paraître de nouveaux ouvrages où chacun tâche de l’imiter en quelque chose, et vanté l’émulation qu’il excite et qu’il entretient dans les esprits, tant dedans que dehors le royaume, émulation qui produit sans cesse de nouveaux effets, l’éditeur ajoute :


On le voit augmenter toutes les années, et on a sujet d’en espérer plus que jamais par les correspondances que l’auteur du journal a à présent dans toute l’Europe, et par l’exactitude avec laquelle il va entretenir ses commerces. Au reste, comme, pour la commodité du public, il se donnait deux après-dînées la semaine pour recevoir tout ce qu’on avait à lui apporter pour le journal, il continuera toujours de le même manière tous les lundis et tous les jeudis ; et afin que ceux qui veulent faire connaître leurs ouvrages aient plus d’un témoin de leur mérite, il y aura toujours chez lui, pendant ces deux jours, des personnes de savoir et fort éclairées, qui, dans des conversations libres et familières, discourront sur les plus belles matières qui regardent les arts et les sciences, qui est l’objet du Journal des Savants. On y lira même des dissertations entières et toute autre sorte de pièces, lorsqu’elles en vaudront la peine ; et parce qu’une seule matière qui occupe tout un journal n’est pas du goût de tout le monde, quelque belle et quelque agréable qu’elle soit, on se contentera désormais, dans les pièces de cette nature, d’en donner un détail, selon la coutume, dans les journaux, et quand on aura ramassé assez de pièces pour composer un juste volume, on en fera part au public, afin qu’il puisse voir au long ce dont