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Probablement il faut voir la cause, ou plutôt le prétexte de cette rigueur, dans cette bluette, qui commençait le numéro du 22 :

LE BONZE ET SON PÉNITENT
CONTE
Aux pieds d’un bonze à face de bonneau
Un pénitent hâtait sa kyrielle,
Et lui disait : « Mon père, amour nouveau
Me tient au cœur. — Mon fils, est-elle belle
Celle qu’aimez ? — Comme un ange, et fidèle.
— Ah ! quel plaisir ! Habitez-vous loin d’elle ?
— Même logis. — Quelle commodité !
Mais parlez-moi, mon fils, sans vanité :
De vous souvent reçoit-elle accolade ?
— Tous les deux jours. — Vous êtes donc malade ! »

La Harpe, dans sa Correspondance littéraire (lettre 62), indique une seconde raison, qu’il croit la véritable : « C’est, dit-il, une petite historiette dont les acteurs connus sont le grand aumônier et un abbé de la C***, célèbre, il y a vingt ans, par le talent de chanter, dans le temps qu’on chantait mal. Cet abbé s’avisa de demander un bénéfice, et le prélat dépositaire de la feuille lui répondit en chantant ces deux vers du Devin du village :


Quand on sait aimer et plaire,
A-t-on besoin d’autre bien ?


Cette anecdote imprimée, quoique sans nommer les acteurs, a paru un peu leste. »