Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/315

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autant de force et de résolution pour exécuter, qu’il avait de pénétration et de promptitude à former des plans, il occuperait un rang des plus honorables dans notre histoire littéraire.

Nous avons déjà dit ce qu’était son Histoire des Journaux, celle de ses œuvres sur laquelle il fondait les plus grandes espérances, et la seule qui lui ait survécu. Il avait conçu le dessein de faire l’histoire de tous les journaux depuis leur origine. Cet ouvrage devait renfermer un abrégé de la vie des auteurs de chaque journal, l’examen de leur plan, de leur méthode et de leur style, les jugements des savants sur le tour, le caractère, le mérite et les défauts des extraits donnés par les journalistes. Il aurait ajouté sa propre critique à ces jugements ; il nous aurait appris aussi le succès et la durée des journaux ; il aurait fait l’histoire critique des disputes qu’ils ont excitées. Toutes ces matières, qui étaient le fond de l’ouvrage, devaient être ornées d’une infinité d’accessoires, c’est-à-dire de notes où Camusat avait résolu de donner l’histoire des auteurs qu’il citait, et souvent aussi de ceux qu’il se bornait à nommer. Il aurait ainsi fait revivre beaucoup d’écrivains demeurés ensevelis dans l’oubli, et l’on n’aurait pas manqué de trouver à glaner dans les autres accessoires qu’il promettait encore, ou, si l’on veut, dans les divagations où son imagination l’eût infailliblement entraîné.