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sur les actes qui s’y soutiennent, les disputes qui y naissent, les discours qui s’y prononcent, les rentrées des académies, les nouveaux règlements qui les concernent, les hommes illustres qu’elles perdent ou qu’elles recouvrent ; les plaidoyers fameux, les arrêts extraordinaires ou délicats ; les sermons célèbres, les pièces de théâtre qui font quelque bruit, enfin tout ce qui a quelque rapport à la république des lettres. Il promettait encore de faire l’éloge des savants morts. « La mort, dit-il, n’en enlèvera aucun dont nous ne parlions, et assez au long. Quant aux savants qui vivent encore, on n’en parlera qu’avec beaucoup de circonspection, soit en bien, soit en mal ; on sera très sobre à donner des louanges, même véritables ; mais on n’épargnera pas les auteurs médiocres : il ne faudra pas s’étonner, si l’on trouve plus de critiques que d’éloges dans ce journal. »

Rien de mieux assurément, s’il avait pu se tenir dans les bornes de la modération ; mais s’étant, comme toujours, laissé emporter par son naturel agressif, il fut encore obligé d’abandonner cette entreprise, qui fut continuée à partir du quatrième volume par différents auteurs, et dans les dernières années par l’abbé Granet, sur lequel nous reviendrons bientôt[1].

  1. « Il règne dans les premiers volumes de cette Bibliothèque, dit l’abbé Desfontaines, une critique hardie et des réflexions très-indécentes sur des matières respectables. L’auteur, qui est assez connu par son utile talent à inventer des titres