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mieux avoir Desfontaines pour ami que pour ennemi ; il tenait d’ailleurs absolument à le faire revenir de son jugement sur la Mort de César, et il essaya de tous les moyens pour y parvenir. Outre Thiriot, son principal négociateur dans cette entreprise délicate, il sollicita l’abbé Asselin, proviseur du collége d’Harcourt, de vouloir bien s’entremettre pour ménager une réconciliation, et il en offrait un moyen facile par la lettre même qu’il lui écrivit à ce sujet ; il y disait : qu’il était fâché du procédé de Desfontaines, surtout parce que Desfontaines ayant du mérite, sachant l’anglais et devant avoir lu Shakespeare, était à portée de donner sur le goût anglais, et sur une tragédie française écrite dans ce goût, des lumières au public ; qu’il lui pardonnait d’ailleurs volontiers, dans l’espoir que, par les choses désagréables semées contre lui dans vingt de ses feuilles, Desfontaines n’avait point eu l’intention de l’outrager ; qu’il a rejeté bien des propositions de vengeance qui lui ont été faites par les ennemis du journaliste ; qu’il souhaite de le voir revenir à lui avec l’amitié qu’il est en droit d’en attendre ; qu’il proteste que la sienne ne sera pas altérée par la différence de leurs opinions ; qu’enfin il trouvera bon que la lettre où il s’exprime en ces termes conciliants lui soit communiquée. (À l’abbé Asselin, 21 octobre et 4 novembre 1735.)

Desfontaines ne pouvait ne pas faire bon accueil