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mis à la Chambre syndicale de Paris[1]. Ce changement était motivé sur ce que, le premier étant destiné plus spécialement à l’analyse des ouvrages scientifiques, et l’autre à faire connaître ceux d’agrément, ils n’avaient qu’imparfaitement rempli jusqu’à ce jour le but que Sa Majesté s’était proposé. La Gazette de France, étant la plus répandue, se trouvait, par cette raison, plus propre à remplir cet objet, son débit s’étendant dans toutes les provinces du royaume, et même chez l’étranger. Quant au Journal de la Librairie, il réunissait à la modicité de l’abonnement des indications claires, précises et telles qu’il convenait. Ainsi l’avantage du commerce des nouveautés en tout genre devait résulter infailliblement de cette destination plus réfléchie. — Du reste, Sa Majesté couvrait de sa protection la Gazette de France, dont le privilége méritait, par son ancienneté, des considérations : il ne serait point limité à dix ans, comme celui des almanachs, journaux, gazettes et autres feuilles périodiques ;

  1. Il semble résulter de là qu’aucun livre ne pouvait être annoncé qu’il n’eût été préalablement déposé. L’obligation du dépôt remonte au commencement du XVIIe siècle. Un édit de Louis XIII, du mois d’août 1617, avait prescrit de déposer gratuitement à la Bibliothèque royale deux exemplaires de tout ouvrage imprimé ; un arrêt du conseil, du 21 octobre 1638, enjoignit d’en mettre aussi deux exemplaires dans la bibliothèque du chancelier. En 1704, un nouvel arrêt du conseil, du 15 octobre, porta à neuf le nombre d’exemplaires à déposer de chacun des livres, feuilles et estampes que l’on imprimait ou réimprimait ; ils devaient être remis gratuitement et sans frais aux syndic et adjoints, chargés de les distribuer dans l’ordre suivant : deux au garde de la bibliothèque du roi, deux au garde du cabinet du château du Louvre, un à la bibliothèque du chancelier, un pour l’examinateur de l’ouvrage, et trois pour la communauté des libraires et imprimeurs. Maintenant le dépôt est fixé à deux exemplaires ; il était de cinq sous l’Empire et quelques années après.