Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/397

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ce censeur, approbation quelquefois publique et d’autres fois tacite, ou permettait d’imprimer l’ouvrage, non sans avoir exigé le plus souvent des corrections. Ce n’était cependant pas une raison pour qu’à la rigueur, même après la publication du livre, et nonobstant cette censure préalable, suivie d’approbation, il ne pût y avoir poursuite, soit par arrêt du Conseil du roi, soit par le fait du Parlement. Enfin il était toujours temps pour qu’une lettre de cachet intervînt, qui envoyait l’auteur à la Bastille. On voit d’ici la complication et le dédale. Malesherbes, qui était d’ailleurs premier président de la Cour des aides, ne pouvait donc consentir à remplir une mission aussi arbitraire, d’une juridiction si peu définie et d’une responsabilité si périlleuse, que pour obliger son père, et aussi dans l’intérêt des lettres et des sciences, qu’il aimait si vivement, et auxquelles il pouvait être utile.

» Il était impossible qu’il contentât tout le monde, ou mieux il était impossible qu’il n’indisposât presque tout le monde.


On ne peut contenter tout le monde et son père.


Il l’éprouva dans son administration, et dut se le redire bien souvent ; ce qui n’empêcha point que, le lendemain de sa démission, il ne fût universellement regretté de tous les gens de lettres.

» Le directeur de la librairie, par sa position, se