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son le désarma, parce qu’elle est sans réplique. « La scène se passe dans un café ; or, on sait qu’un lieutenant général des armées du roi, un homme titré, un officier décoré comme l’est M. le baron, ne se confond point dans une pareille foule ; ou si par hasard il daignait y paraître, toujours ne pourrait-on pas, avec quelque vraisemblance, le soupçonner d’y porter un ton qui ne serait ni de sa naissance ni de son rang. »

M. Louvel eut sa grâce : M. le baron de Besenval sera toujours un grand homme dans l’Almanach royal et au Châtelet, en dépit de cette grande dame qui prétendait qu’il n’était bon qu’à être suisse à la porte de Cythère.

Ce n’était pas seulement M. Louvel qui se servait de paroles de soie devant les grands. Quand on pense que M. Palissot, lui qui a eu le courage de juger les vivants comme les morts, disait à un Sartines, pour lui faire passer sa Dunciade : « J’ai loué le roi, M. le duc de Choiseul et d’autres personnes en place, qui sont, comme vous, l’élite de la nation. » Et il ajoutait : « Il y eut une plainte commencée au Parlement contre Despréaux ; mais alors les Lamoignon, les Caumartin, les Bignon, les Termes, les Daguesseau, existaient. En vain la sottise essaye de se faire un rempart de leur autorité. Je me flatte que ses entreprises n’échoueront pas moins tant que la France conservera des hommes