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nécessaire. Mais c’est ainsi que jadis, pour la même variété d’estude, Celse, Fracastor, Cardan, Scaliger, et tant d’autres grands médecins, ont receu mesme blasme : qu’ainsi je puisse leur ressembler en la louange qu’ils ont finalement remportée ! Joygnez à cela que ce mien dessein, une fois estably comme il est, n’a plus que faire de mon industrie, et me laisse assez content d’en avoir esté le premier mobile : car de trouver mauvais en moy seul ce que l’usage approuve en tant d’autres, qui font exercer leurs greffes et offices par des commis, ce serait le fait d’une injustice trop ouvertement passionnée.

Or, comme il sembloit nécessaire de respondre à ces objections pour me garantir de blasme, ainsi, Monseigneur, je n’en serois pas désormais exempt si j’estendoye plus avant les bornes d’une lettre desjà trop longue, veu que c’est assez de précaution contre la médisance de tous mes censeurs, qu’un Commandeur de La Porte prenne, comme il fait, en sa protection ceste belle entreprise, qui fera redoubler les vœux du public pour sa prospérité, et renouveller tous les jours ceux que fait à ceste mesme fin, Monseigneur, votre très-humble et très-obeissant serviteur.


Suit une longue préface, que Renaudot a reproduite dans le tome xxii du Mercure françois, sous le titre de Discours sur l’utilité des Bureaux d’adresse, où nous lui avons déjà fait quelques emprunts.


Chacun sent, y dit-il, la peine qu’il y a de rencontrer à point nommé ses nécessités, qui plus, qui moins, selon ses facultés et connaissances, petites ou grandes. Il semble manquer à la perfection de notre société quelque lieu public qui soit comme la lunette d’approche, l’abrégé et le ralliement de tant de pièces détachées. C’est à quoi il prétend remédier par l’établissement d’un Bureau d’adresse et de rencontre de toutes les commodités de la vie ; lequel encore que plusieurs grands politiques des siècles passés aient touché comme nécessaire au bâtiment de leurs républiques, si est-ce qu’il n’y a point d’État où il soit plus