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une scène pathétique de sa part, et un grand attendrissement de celle des spectateurs. » Il gagna son procès, mais il perdit son journal. Le gouvernement s’était montré très-mécontent des plaidoyers prononcés par l’abbé dans cette affaire, plaidoyers où il ménageait peu le ministère et qui avaient fait grand bruit, et il en avait défendu la publication. Peu de jours après, les Nouvelles Éphémérides furent supprimées sous prétexte d’un « Mémoire sur les affaires extraordinaires de finances faites en France pendant la dernière guerre depuis 1756 jusqu’en 1763, par lequel il constait que Sa Majesté, pour suppléer à l’insuffisance de ses revenus durant ces sept années, avait touché au-delà la somme de 1 milliard 500 millions 227,761 livres ; ce qui montait de 157 à 158 millions de plus par an. On voyait, par le relevé des divers objets formant ces levées de deniers d’augmentation, qu’ils subsistaient presque tous, en tout ou en partie, à la charge des sujets. Le gouvernement trouva très-mauvais qu’un journaliste révélât aussi publiquement les secrets du ministère. Cet article était inséré au volume de juillet 1776, no 2, et le rendait très-recherché. »

L’abbé Baudeau fut, en outre, exilé en Auvergne. On enveloppa même dans sa disgrâce l’abbé Roubaud, son ami, qui, dans sa Gazette du Commerce, des Arts et de l’Agriculture, se permet-