Page:Hatzfeld - Dictionnaire, 1890, T1, A-B.djvu/14

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ABS — 14 Part, passé arch. Absolu. Le jeudi —, le jeudi saint, dont l’office commence par l’absolution des pénitents. {Cf. absoute.) La cène du jeudi —, chapelain, Lett. i, 150. ABSOUTE [âp’-sout’J s. / ". [ÉTYM. Subst. parlicip. de absoudre, § 45. xivc s. eust. DESCH. dans la c.J I. Anciennt. Absolution. II. Spécialt. (Liturgie.) | | 1" Prières prononcées autour du cercueil , dans l’ofiice des morts. Il 2» Absolution publique à l’office du jeudi saint. ABSTËniE [âb’-stom’J s. m. et f. et adj. [ÉTYM. Emprunté du bit. abstemius, m. s. ||i596. mel-LÉMA, Dict. franç. -flam..] Il Personne qui s’abstient de boire du vin. Prêtre —, qui, ne buvant pas de vin, est dispensé par l’Église de la participation au calice, dans le sacrifice de la messe. | Dans un sens général. Nous serions tous abstèmes si l’on ne nous eût donné du vin dès nos jeunes ans, J. - J . ROUSS. Em. 2. ABSTENIR (S") [âb’-ste-nïr] v. pron. [ÉTYM. Emprunté du lat. abstinëre, »z. s . modifié sous l’influence du mot de formation pop. tenir. (F. ce mot.) Ane. franc, astenir, et, par retour à l’orthogr. lat. abstenir (xm*= s . Panser Gloss. 3692, n» 52), §§ 196 et 502. Se conjugue comme tenir .] Il 1° S’interdire de faire (qqcb). S’ils s’abstenaient d’étudier, DESG. Méth. 6 . Ceux qui se sont abstenus de voter, et, ellipt, Les électeurs qui se sont abstenus. Les engager à s’ — du jugement, beaumarch. Mém. supplém. part. 2. J’aurais bien de la peine à m’ — de lui jouer quelque tour, les. Gil Blas, x, 11 . Il Absolt. Ne pas vouloir agir. Dans- le doute, abstiens-toi. Il 2" S’interdire d’user, de jouir (de qqch). S’ — de liqueurs, de café. S’ — du bien de ses voisins, la br. 10. | Absolt. Les stoïciens avaient pour meuxime de s’ — et de supporter. ABSTENTION [ab’-stan-syon ; en vers, -si-on] s. f. [ÉTYM. Emprunté du lat. abstentio, m. s. xu*^ s. Astensions (abstinences), wace, liou, ii, 2344.] Il Action de s’abstenir. il 1° Ane. franc. Abstinence, action de s’interdire l’usage, la jouissance (de qqch). Il 2" (Droit.) Action de s’interdire un acte. L’— d’un juge, le fait de ne pas prendre part au jugement, parce qu’il y a des motifs pour qu’il soit récusé. L’ — d’un héritier, le fait d’un héritier qui ne se présente pas, n’agit pas en la qualité que la loi lui donne. | Nëolog. L’— d’un électeur, d’un député, le fait de ne pas voter. •ABSTENTIONNISTE [âb’-stan-syù-nïst’] S. m. [ÉTYM. Dérivé de abstention, § 265. || Ne’olog.] Il Partisan de l’abstention dans une élection. ABSTERGENT, ENTE [âb’-stèr-jan, -jânt’] adj. [ÉTYM. Emprunté du lat. abstergens, 7n. s .

xvi^ s. PARÉ, XXV, 46.] Il Qui sert à absterger. Les abstergents, substances, médicaments servant <à absterger. (F. détergent.) ABSTERGER [âb’-stèr-jéj v. tr . [ÉTYM. Emprunté du lat. abstergere, 7n. s. || xiv<’ s. brun DE LONG BORC, daUS GODEF. Suppl.] Il Nettoyer le pus, la sanie adhérant à la surface d’une plaie, d’un ulcère. (F. déterger.) ABSTERSIF, IVE [ab’ -stèr-sïf, - siv’] adj. [ÉTYM. Dérivé, d’après une forme "abstersivus, forgée par analogie, de abstersum, supin de abstergere, § 257. || xiv^ s. brun de LONG BORC, dans GODEF. Suppl.] Il Propre à absterger. (F. détersif.) Remède —, et, substantivt, Des absterslfs. ABSTERSION [âb’ - stèr-syon ; en vers, -si-on] s. f. [ÉTYM. Dérivé, d’après une forme "abstersio, forgée par analogie, de abstersum, supin de abstergere, g 249. || xiv<= s . Absterclon, Somme M< : Gautier, ms. franc. 13ibl. nat. 1288, fo 14, ro.] Il Action d’absterger. ABSTINENCE [âb’-sli-nâns’] s. f [ÉTYM. Emprunté du lat. abstinentia, m . s. L’anc. franc, avait la forme demi-pop. astenance. || xii« s. Par abstinence, Bial. Grégoire, p. 8, Pœrsler.] Il Action de s’abstenir. Il l" Vieilli. Action de s’interdire un acte. Ce sera une simple — d’hostilités, LOUIS xiv, Aîi duc de Chaulnes, 22 déc. 1667 {Nrgoc. relat. à la succès. d’Espagne, ii, 580). Absolt. Dans cette — et ce silence que j’ai tant souhaité, sÉv. 842. Il 20 Action de s’interdire l’usage de qqch. QueUe — y ABS a-t -il de ne prendre point le bien d’ autrui ? malh. Bienf. de Sém’q. II, 22. | Absolt. Jours d’— , où l’Eglise interdii l’usage de la viande, n jeûne ou fait — , la br. 13. || Absolt. Privation de nourriture. Pomponius... ayant choisi de se tuer par — , voyla sa maladie guérie, Montaigne, ii, 13. ABSTINENT, ENTE [ ;ib’-sti-nan, -nânt’] adj. [ÉTYM. Emprunté du lat. abstinens, w«. s. xii^ s. bkneeit, Ducs de Norm. 8852.] IIQui s’interdit l’usage, la jouissance de certaines choses. Vieilli. Un homme — au bien d’autrui, mai.h. Bienf. de Sénèq. iv, 11. | | Spécialt. Qui observe strictement les abstinences de l’Église.

  • ABSTRACTEUR [âb’-strâk’-teur] s. m.

[ÉTYM. Emprunté du bas lat. abstractor, qui sépare, § 217. Il xvic s. F. à l’article.] Il Celui qui abstrait, sépare. Spécialt. — de quintessence, celui qui extrait la partie la plus subtile d’un corps. Me Alcofribas, — de quinte essence, Rab. h, litre. Fig. Celui qui subtilise à l’excès. ABSTRACTION [âl)’-strâk’-syon ; en vers, -si-on] s. / ’. [ÉTYM. Emprunté du lat. abstractio, ?n. s. xivc s. Ma thématiques sontcogneues par abstraction, oresme, Eth. 181. I. Anciennt. 1" Action d’enlever. Acliilles tenait à grave injure 1 ’ — de sa concubine, J. le maire, lllustr. de Gaule, II, 15. Il 2" P. ext. Action de séparer, d’isoler ; solitude. En — demeure tristesse, lef. d’étaples. Bible, Ecclés. 38 . II. Sens venus par la scolastique. || 1° Action d’écarter par la pensée les éléments étrangers à l’objet quf l’on considère. En faisant — de tout sens, pasc. Prov. 1. Il 2» Action de séparer, d’isoler un objet pour y concentrer sa pensée. (Un homme) qui résolut par — un des plus hauts problèmes de géométrie, ciiateauur. Génie, III. 11, 6. Il Spécialt. 1. Opération de l’esprit qui considère une partie en l’isolant du tout. — mentale, boss. Logique, I, 22. L’— et la généralisation. | 2. Résultat de cette opération. L’étendue est 1’— de l’étendu (de ce qui est étendii LEIBN. Nouv. Ess. II, 13. Un point géométrique est une supposition, une — , VOLT. Philos, génér. Lett. de Memin. m . 12. Absolt. Être de raison, qui n’a de réalité que danl’esprit. Pour les abstractions, j’aime le platonisme, MOI. F. sav. III, 2. (F. précision.) ABSTRACTIVEIMENT [ab’-strâk’-tiv’-man ; en vers, -ti-ve-...] adv. [ÉTYM. Composé, d’après le bas lat. abstractive, de abstractive, inusité, et ment, § 724. || xyiii» s. j.-b. rouss. Lett. 14 mai 1731.] Il Par abstraction. ABSTRAIRE [àb’-strér] v. tr. [ÉTYM. Emprunté du lat. abstrahere, m. s. modifié d'aprc> traire. Abstrahere en lat. class. signifie enlever ; abstraire doit sa signification actuelle au bas lat. || (Au sens de enlever. ) xvi" s. j. LE MAIRE, îllustr. dc Gaulc, II, 23.] Il l" Isoler par la pensée. — un personnage de l’époque où il vivait. (Ces grands hommes) ne sont pas suspendus en l’air tout abstraits de notre société, pasc. Pens. vi, 30. | P. ext. S’—, s’isoler par la pensée. S’ — au milieu de la conversation générale. Il 2o (Philos.) Considérer une partie en l’isolant du tout. — des solides la longueur, la surface. | Absolt. La faculté d’ — et de généraliser. Analyser, c’est décomposer, sépar rer, c’est-à -dire — , condill. Art de penser, i, 8. ABSTRAIT, AITE [âb’ -strè, -stret’] adj. [ÉTYM. Emprunté du bas lat. abstractus, m. s. modifié d’après trait, § 503. || xiv^ s. Noms... que les grammairiens appellent abstractz, J. corbichon, dans delb. Bec] I. Au sens général. || 1° Ane. franc. Séparé, isolé. Vie astrate, sollitaire, cnR. DE PISAN , Mutac. de Fort, dangodef. Suppl. Il 2" Fig. Estre hors soy — par ecstase, rab. ni,^4«  Il Absolt. (Dans l’usage moderne.) Qui s’isole dan%-tt pensée. Phédon... est — , rêveur, labr. 6. H. (Philos.) Il 1» Qui est le résultat de l’abstraction, ffi» terme — . Tout ce qui est vérité universelle et — est une idée. fén. Exist. de Dieu, ii, 4. Sciences abstraites, les nialhcimatiques. Nombre — , qui ne désigne pas des grandeur ;* réelles, des ol)jets qu’on peut mesurer ou compter. Un être — , créé par notre esprit. || 5. m. La connaissance des concrets est toujours antérieure à celle des abstraits, leujn. Nouv. Ess. II , 12. Dans la région idéale de 1’—, lacordaire, Confér. de Toulouse, 2. «t