Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/233

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LA gnosu p1zx1>ANr LA pnumixtnu morrui nu xvi' s 213 posément at ses intéréts particuliers, sans qu’aucune con- sidération l°en détourne. A cet affaiblissement de la conscience politique corres- pond une merveilleuse intelligence : homme d’actiou. Guichardin est supérieur at Machiavel; il lui est at peine inférieur comme écrivain. Son oeuvre est considérable, mais tout entiére posthume : quelques années aprés sa mort, fut publiée son Histoire d’Italie, ainsi que les observations sur son ambassade en Espagne, et un certain nombre de ses e Ricordi politici e civili »; la seconde moitié du x¤x° siécle seulement a vu paraitre le reste de ses écrits, en dix volumes. I A vingt—six ans, il composait une histoire de Florence, depuis la révolte des cc Ciompi » (1378) jusqu’en 1509, et déja l’on y admire une maturité dejugement surprenante, et une méthode sévére, malgré ce qu’il y a de superficiel, et parfois d’inexact dans la prerniére partie du récit. Cet essai juvénile permet d’apercevoir,.sans plus tarder, par ou Guiehardin surpassera Machiavel : il ne dédaigne pas sans doute de commenter les événements, en des réflexions qui dénotent un sens politique profond; mais il s’inté- resse davantage aux faits eux-mémes et a leur interpre- tation exacte; il se défie des idées générales, qui ris- quent de fausser l’appréciation de la réalité; en un mot, le sens critique est sa faculté maitresse. Cette disposition de son esprit se manifeste d’une fagon {`rappante, par opposition a la méthode de son grand émule et ami, dans les trente-neul`C0nsidération.s qu’il a consacrées a l’examen des discours de Machiavel sur Tite·Live : sa pensée, émi- nemuient pratique, reléve avec force que l`exemple et l’au- torité des Romains ne sauraient s’appliquer at la situation toute différente de l`Italie du xv1° siécle, et {`ait ressortir combien il est vain d’agiter certains problemes qui ne se