Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/279

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LA 1·01§T1QU1t CLASSIQUE 259 sique par une satire ingénieuse et assez personnelle de la sottise humaine : G. B. della Porta, savant uapolitain qui ne cultiva la comédie que pour se délasser de plus graves travaux (1535-1615), et le noble esprit pour qui le bucher s’alluma eu 1600 sur une place de Rome, Giordano Bruno, de Nola (il Candelaio, 1582). Toute l’observatiou, toute la vérité, toute la vie s’étaient retirées des autres essais de comédie savante; c’est dans les 1`arces populaires qu’il les {aut aller cher- cher : des le xv° siécle, a Naples avec P. A. Caracciolo, et en Piémout avec G. G. Alione; puis in Sienne, avec les comedies rustiques du u Strascino » (Niccolo Campani), que Léon X voulut entendre a Rome, et avec la société d’artisaus dite << Congrega dei Rozzi »; eu Véuétie enfin, ou deux écrivaius-acteurs donneut uu essor puissaut a la comédie en patois, Angelo Beolco, de Padoue, surnommé et il Ruzzante » (1502-1542), et Andrea Calmo (1510-1571). La fautaisie boufl`onne de ces joyeux auteurs n’exclut pas l’observation ni méme une certaine couuaissance du cceur humain. Mais l’importance principale de leur ceuvre est dans l’impulsion qu’en recut une forme nouvelle et stric- temeut italieuue du théatre : la commcdia delfarle. lll La poésie lyrique devait voir, elle aussi, la doctrine de l’imitatiou et l’influcnce classique étoufI`er la libre expres- sion des sentiments. Le modele le plus souvent copié ne fut pourtant pas cette l`ois un aucieu. Pietro Bembo, vou- laut arracher la poésie amourcuse aux froides galanteries, aux artifices et aux hyperboles de Tebaldeo et de Serafino, recommauda le rctour a l’art plus sobre de Pétrarque,