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36 LITTERATURE ITALIENNB populaire, il a glissé certains traits empruntés in un style un peu plus relevé. Il existe aussi des traces d’une poésie populaire, d’ins- piration politique : quatre vers ont été conservés d’un chant de victoire ou était célébrée la prise de Casteldardo par les habitants de Belluno en 1193. Des fragments du méme genre, remontant au xm' siécle, nous sont cornnus en plus grand nombre; on peut méme citer un assez long poéme anonyme, le Serventese ‘ dei Geremei e dei Lambertazzi, ou sont racontées, avec peu d’art, mais non sans vigueur dans certaines scenes, les luttes intes- tines qui déchirérent Bologne, de 1274 a 1280. Si faible, si insufiisante que soit notre connaissance de la poésie populaire italienne au xn' et au x1u° sibcle, nous sommes cependant en mesure d’affirmer qu’elle constituait un capital assez riche de motifs poétiques, d’idées et de sentiments, que les patois s’étaient eH`orcés d’exprimer avec une gaucherie qui n’est pas toujours dépourvue de force, ou méme d’une certaine grace naive. La poésie savante ne devait pas tarder in s’appro- prier quelques-uns de ces motifs, et il n’est pas jusqu’a la forme métrique de ces vieux refrains, par exemple la ballata et le strambotto, qui n’ait eu par la suite une brillante fortune dans la littérature italienne. II Le 4 octobre 1226 s’éteignait saint Fran90is d’Assise. Dire ce que {`ut son apostolat, et le révei] religieux qu’il provoqua, ne rentre pas dans Ie cadre de cette histoire; I. En Provence déjh le Sirwniu était uno poésie politique ou morale,