Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/605

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LE mouvmuzm urrénnan ms 1915 A 1930 585 profonde, mais encombrante. Les a personnages » dis- sertent un peu trop; et cela est ffncheux dans une comé- die qui vaut surtout par une prodigieuse habileté dans l’art de faire parler et agir les interlocuteurs. Vainement des admirateurs enthousiastes afiirment que Pirandello n’est pas un philosophe mais un poete! —- Or l’auteur a pris soin de les démentir : dans la préface de la brochure (éd. de l930, p. 9), il distingue deux familles d’écri— vains, ceux dont le tempérament est <¢ historique », et ceux qui sont plus proprement << philosophes » : puis il ajoute : cz J’ai le malheur d’étre de ces derniers. ». Malgrél l’étrangeté du postulat initial, << Henri IV, tra- gédie» est une muvre plus simple en son développement, d’une psychologie toujours tres subtile et exception- nelle, exposée avec un art consommé dans l’emploi des demi-confidences et des indications mystérieuses, jetées qa et la comme au hasard, et sur lesquelles doit s'exercer l’intelligence du lecteur ou du spectateur. L’eH`et est sai- sissant, et le rele de Henri IV, qui constitue toute la piece, est bien fait pour tenter un comédien habile a composer un personnage pittoresque; le succes en est infaillible. Un noble et riche Toscan a pris partjadis, avec quel- ques amis, a une cavalcade en costumes du moyen age, ou il figurait l’empereur d’Allemagne Henri IV, celui qui, excommunié par Grégoire VII, avait dd se trainer jusqu’a Canossa, aux pieds du pape, pour obtenir son pardon. La marquise Mathilde Spina, sa maitresse, figu- rait pres de lui la célebre comtesse Mathilde deToscane, chatelaine de Canossa. Au cours de la cavalcade, le pro- tagoniste a été désarqonné par son cheval subitement cabré et sa téte heurta le sol. La blessure n’étaitpas mor- telle, mais la raison du cavalier chavira ssa folie consista