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boîte a été déposée ici pour être mise en sûreté, et moi-même je ne sais pas ce qu’elle contient.

— Mais d’où vient-elle et qui vous l’a donnée ?

— C’est encore un secret.

— Ah ! que c’est ennuyeux ! s’écria Pandore en faisant une petite moue. Puissent les dieux nous débarrasser de cette grande vilaine boîte !

— Oh ! ne pensez plus à cela ! Allons courir dehors, et jouer à quelques jolis jeux avec les autres enfants. »

Il s’est passé des milliers d’années depuis l’existence d’Épiméthée et de Pandore ; et le monde, au temps où nous vivons, est bien différent de ce qu’il était à leur époque. Dans ce temps-là, il n’y avait que des enfants. Les papas et les mamans étaient inutiles, parce qu’il n’y avait point de dangers, d’inquiétudes d’aucun genre, point d’habits à raccommoder, et qu’on rencontrait partout abondamment de quoi boire et de quoi manger. Toutes les fois qu’un enfant désirait son dîner, il le trouvait prêt sur un arbre ; s’il examinait cet arbre le matin, il pouvait distinguer, dans la fleur naissante, le souper qu’il aurait le soir ; et, à ce moment de la journée, il voyait le déjeuner du lendemain s’épanouir dans les boutons dès branches. Oh ! quelle vie délicieuse ! Aucun travail à faire ; point de leçons à étudier ; rien que des jeux et des danses ; et, tout le long du jour, de douces voix enfantines gazouillant comme