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ans, et que je veille presque aussi tard que je veux. Mais, mon cousin Eustache, il faut que vous rengainiez vos grands airs, et que vous veniez avec nous au salon. Les enfants ont tellement causé de vos histoires, que mon père désire en entendre une, pour s’assurer qu’elles ne peuvent faire aucun mal.

— Bah ! bah ! Primerose, dit l’écolier un tant soit peu piqué, je ne me crois pas capable de raconter une de mes histoires en présence de grandes personnes. Après cela, votre père est un savant, un classique. Ce n’est pas que j’aie peur de son érudition non plus ; car je ne doute point qu’elle ne soit aujourd’hui rouillée comme un vieux couteau renfermé dans sa boîte. Certainement il ne manquera pas de critiquer les admirables folies que j’introduis dans des récits de mon invention à moi, et qui font le charme de ces contes pour des enfants comme vous, Aucun homme de cinquante ans, encore imbu de ses premières lectures sur les mystères des Grecs et des Romains, n’est à même de comprendre mon mérite comme rénovateur du genre.

— Tout cela peut être vrai, dit Primerose, mais il faut que vous veniez ! Mon père ne veut pas ouvrir son livre, ni ma mère son piano, que vous ne leur ayez débité quelques-unes de vos folies, comme vous avez l’extrême bon sens de les qualifier. Ainsi donc, soyez sage et venez. »

Quoi qu’il pût dire, l’écolier était plutôt satisfait