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lui sembla si difficile, qu’il hésita pour la première fois de sa vie.

« Le ciel est-il bien lourd ? demanda-t-il.

— Pas trop, dans le commencement, répondit Atlas en faisant un petit mouvement d’épaules ; mais, après un millier d’années, c’est un poids assez considérable.

— Et combien de temps vous faut-il pour aller chercher les pommes d’or ?

— Oh ! quelques moments : je ferai des pas de trois ou quatre cents lieues ; l’aller et le retour me prendront moins de temps qu’il n’en faudra pour que vos épaules se fatiguent.

— Dans ce cas, répondit Hercule, je vais gravir la montagne qui est derrière vous, et vous soulager un peu.

Notre héros avait naturellement un grand cœur, et considérait qu’il allait rendre service au géant, en lui procurant l’occasion d’une petite promenade. En outre, il pensait qu’il augmenterait encore sa renommée, s’il pouvait ajouter à ses fameux exploits celui d’avoir soutenu le monde, ce qui était encore plus glorieux que de vaincre simplement un dragon à cent têtes. Et, sans plus attendre, le ciel fut enlevé des épaules du géant pour passer sur les siennes.

Le premier mouvement d’Atlas fut de se délier les membres. Il arracha lentement ses pieds, l’un