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— Il n’y a rien de tel qu’un bon bâton pour s’aider à marcher, répondit celui-ci, et j’en ai un parfait, comme vous voyez. »

C’était le plus singulier bâton que le vieillard eût jamais vu. Il était de bois d’olivier, se terminait par deux petites ailes, et les deux serpents sculptés qui s’enlaçaient autour avaient été faits par une main si habile, que Philémon, dont les yeux n’étaient plus excellents, fut tenté de les croire en vie. Il aurait presque affirmé qu’il les voyait se tordre et les entendait siffler.

« Voilà un bien curieux travail ! s’écria-t-il ; un bâton avec des ailes ! Ce serait excellent pour servir de cheval de bois à un petit garçon ! »

Cependant Philémon et ses deux hôtes étaient arrivés devant la porte de la chaumière.

« Mes amis, dit le premier, asseyez-vous et reposez-vous sur ce banc. Ma femme Baucis a été voir ce qu’elle peut vous procurer pour souper. Nous ne sommes que de pauvres gens, mais disposez de tout ce qui est dans ma maison. »

Le plus jeune des deux étrangers s’étendit nonchalamment sur le banc, et laissa tomber son petit bâton ; mais alors il se passa un fait assez incroyable, bien qu’insignifiant en soi. Le bâton se releva de lui-même, et, après avoir ouvert ses petites ailes, moitié sautillant, moitié voltigeant, vint s’appuyer contre le mur. Il y resta parfaitement tranquille, à