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personne n’avait le droit de changer un seul mot à cette histoire, tant qu’elle ne serait pas aussi vieille que la Tête de la Gorgone, les Trois Pommes d’Or, et le reste de ces légendes miraculeuses.

« Au moins, insista Pervenche, pendant que nous nous reposons et que nous regardons autour de nous, vous pouvez nous amuser de quelques-uns de vos propres contes.

— Oh ! oui, cousin Eustache, s’écria Primerose, suivez mon conseil et dites-nous une de vos singulières histoires. Choisissez le sujet le plus élevé que vous trouverez, et votre imagination se mettra probablement de niveau ; l’air des montagnes vous rendra peut-être poétique pour cette fois. Peu importe que cette histoire soit étrange et merveilleuse : maintenant que nous sommes au milieu des nuages, nous croirons tout ce que vous nous direz.

— Eh bien ! pouvez-vous-croire qu’il exista un cheval qui avait des ailes ?

— Certainement, dit l’espiègle Primerose, mais je crains fort que vous ne puissiez pas l’attraper.

— Quant à cela, Primerose, je pourrais très-bien m’emparer de Pégase et monter sur son dos, aussi bien qu’une douzaine d’individus que je connais. En tout cas, voici une histoire à son sujet. De tous les endroits du monde, c’est indubitablement sur la cime d’une montagne qu’on doit la raconter. »