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DES SYLLOGISMES.

Beaucoup de métaux ayant été soumis à l’expérience, on en conclut qu’un autre, sur lequel on n’a point fait. la même épreuve, possède la qualité trouvée dans ceux que l’on a spécialement éprouvés. Car si tout métal, ou d’une manière plus générale, si tout cas individuel avait été réellement soumis à l’épreuve de l’expérience, on ne laisserait au syllogisme aucune utilité ni aucune force. Quand on lui en laisse une, au contraire, il se peut toujours qu’on rencontre un métal, non encore soumis à l’expérience, qui ne soit pas conducteur de l’électricité, ou d’une manière générale, que le cas particulier pour lequel on fait le syllogisme, soit justement en contradiction avec ce que l’on affirme d’une manière universelle. D’ailleurs, l’insuffisance de cette forme est encore attestée par la progression à l’infini qu’elle implique, et qui fait qu’elle ne peut remplir l’objet qu’elle affirme nécessaire.

On voit par là que toute la force du syllogisme réfléchi, qui, dans la première figure semblait reposer sur l’universalité ; se tire plutôt de la seconde figure ou du syllogisme par induction, dont la valeur à son tour repose, en réalité, sur un grand nombre d’individus ou de cas observés, mais non sur la totalité, et que par conséquent tous les syllogismes réfléchis reposent en dernière analyse sur l’analogie.