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REMARQUES.

En effet, le congrès des philosophes réunis à Gotha en 1847, fut unanime, on peut le dire, à reconnaître que la question dont on s’était le plus occupé dans ces derniers temps et qui devait encore fixer l’attention de tout homme voulant sérieusement philosopher, était celle de savoir ce que sont les catégories. Nous croyons utile de présenter quelques réflexions sur ce sujet.

La principale difficulté de cette question vient sans doute de ce qu’elle est complexe, et pour la mieux saisir, on devrait, je crois, la diviser. Car en se plaçant d’abord au point de vue historique, on peut se demander : Quelles sont les catégories données par le langage ? et se plaçant ensuite au point de vue de la philosophie, se demander : Quelles sont ou quelles doivent être logiquement les catégories ?

Il est bien évident que le langage entre pour quelque chose dans les conditions de ce problème, puisqu’il a pour objet, comme la philosophie, de comprendre le monde, ou en d’autres termes, puisqu’il est une philosophie primitive, et une philosophie d’autant plus importante à connaître qu’elle précède nécessairement toutes les autres. Cette philosophie primitive du langage voyait le monde devant elle comme un Tout qu’elle ne comprenait point, et pour le comprendre, elle faisait ce que nous répétons encore chaque jour, lorsque nous sommes devant une chose ou un Tout que nous voulons connaître. Ainsi, ignorant ce qu’est une montre et comment elle fonctionne, nous commençons. pour le savoir, par détruire le rapport qui existe entre ses parties, et nous regardons séparément chacune