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REMARQUES.

admis que les lois mécaniques ne sauraient, dans aucun cas, ni même par analogie, servir à expliquer ou à faire comprendre les lois chimiques, et que les organismes qui font la vie de la plante ou de l’animal sont, à leur tour, bien au-dessus des lois chimiques, et bien plus encore au-dessus des lois mécaniques. Enfin, la nature de l’esprit ou de l’âme repousse toute espèce d’analogie avec le monde organique et plus encore avec ceux qui lui sont inférieurs. Le moins n’embrasse pas le plus ; l’inférieur ne mesure pas le supérieur ; tandis que ce qui occupe le plus haut rang, comme l’intelligence, peut mesurer et comprendre toutes les phases inférieures. C’est ainsi que l’organisme comprend le chimisme sans y être compris, et que le chimisme embrasse le mécanisme.

L’intelligence humaine, il est vrai, s’efforce de comprendre ce qui lui est supérieur, c’est-à-dire ses rapports à Dieu et Dieu lui-même, mais ses efforts enfantins et modestes font voir une fois de plus que la distance entre elle et Dieu est trop grande pour que nous puissions jamais le connaître.

Or, que fait la science en posant ces conclusions, en montrant cette distance presque infinie qui sépare l’ordre mécanique de l’ordre chimique, celui-ci des deux ordres organisés, et ces derniers enfin de l’ordre intellectuel ? La science ne fait pas autre chose que la critique raisonnée du langage qui n’a pas compris ces différences. Ainsi, par exemple, le langage pose et applique à tous les ordres de réalités l’idée de cause, qui, cependant, lui vient d’abord du moins élevé ou de l’ordre